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polar historique - Page 2

  • Mystère rue des Saints-Pères de Claudez Izner

    Mystère rue des Saints-Pères

    de

    Claude Izner

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    "12 mai 1889,

    Des nuées d'orage couraient au-dessus de la steppe coincée entre les fortifications et la gare des marchandises de Batignolles. La vaste étendue d'herbe galeuse dégageait des relents d'égout. Groupés autour de tombereaux d'ordures ménagères, des chiffonniers nivelaient à coups de crochet une marée de détritus, soulevant des tourbillons de poussière."

    Alors que Paris accueille l'Exposition universelle, un essaim d'abeilles tueuses semble sévir dans les rues de la capitale. Un certain nombre de visiteurs de cet événement tant attendu semble ainsi décéder des suites de piqûres.

    Mais Victor Legris, libraire rue des Saint-Pères et récemment engagé comme chroniqueur littéraire, ne croit pas à ces insectes meurtriers et va mener l'enquête pour élucider ces disparitions.

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    Vous vous souvenez sans doute que, pendant plus de deux ans, j'ai lu avec plusieurs copinautes (dont Bianca, Céline et Fanny) les aventures de Thomas et Charlotte Pitt. Aussi, quand cette aventure s'est arrêtée, Bianca nous a proposé de partir à l'assaut d'une nouvelle série.

    Notre choix s'est porté sur celle imaginée par Liliane Korb et Laurence Lefèvre (plus connues sous le pseudonyme de Claude Izner).

    Je dois avouer que j'ai été quelque peu déstabilisée par le rythme. Je sais que c'est un tome introductif et que tout le monde n'a pas le génie d'Anne Perry pour à la fois nous plonger dans une époque, nous présenter les protagonistes et nous tenir en haleine avec une intrigue policière assez incroyable.

    C'est justement ce dernier point qui a marqué un bémol pour moi. En effet, l'idée de départ était assez bonne: une succession d'assassinats qui ressemblaient à des blessures d'insectes. A cette arme quelque peu originale se rajoutaient le flou autour de l'identité du tueur et le choix hasardeux des victimes.

    Malgré ce canevas, très vite, les investigations se sont essoufflées et, au lieu de nous mener de fausse piste en fausse piste, elles se sont concentrées sur un même hypothétique coupable. Par conséquent, le dénouement est un peu tombé à plat...Dommage car j'apprécie quand les histoires policières gagnent en intensité au fil des pages.

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    Le dôme central à l'Exposition universelle de 1889

    En revanche, j'ai été captivée par la description de la Ville Lumière en 1889. Claude Izner parvient à ressusciter l'ambiance qui devait régner lors de cette Exposition Universelle. On sent tout l'engouement provoqué par ce vent de modernité et par l'achèvement de la Tour Eiffel, au centre de toutes les attentions. J'ai aimé me promener dans les allées des pavillons, dans les quartiers parisiens...Et je crois sincèrement que le meilleur atout de ce tome réside dans le portrait de la capitale et de ses habitants ou visiteurs.

    De plus, même si je ne suis pas encore complètement tombée sous leur charme, je me suis attachée aux différents protagonistes. Le trio de libraires (Victor Legris, l'intrigant Kenji Mori et Jojo, le commis souvent laissé pour compte) promet de belles surprises et de beaux développement de futures intrigues.

    Bref, vous l'aurez compris: Mystère rue des Saint-Pères m'a laissé quelque peu frustrée quant à l'énigme policière mais je retrouverai avec plaisir ses héros dans la Disparue du Père-Lachaise, ne serait-ce que pour la reconstitution historique.

    Éditions 10/18, 283 pages

    Billet dans le cadre d'une lecture commune avec Céline, Bianca, Fanny et le Livre d'après.

     

     

     

  • Le Cuisinier de Talleyrand

    Le Cuisinier de Talleyrand

    de

    Jean-Christophe Duchon-Doris

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    "Son pichet de vin à la main, ses joues creusées par la lumière du feu finissant, Maréchal errait dans les cuisines désertes du palais Kaunitz. Il avançait en titubant un peu, d'une allure lente de bœuf au labour, avec des gestes menaçants et fantomatiques."

    A l'automne 1814, les grandes puissances européennes sont réunies à Vienne pour discuter de l'après-Napoléon. Quelques 200 délégations s'installent ainsi dans la capitale autrichienne.

    Parmi elles, celle de la France, conduite par Talleyrand. Ce génie de la diplomatie va tenter de renverser la tendance qui l'exclurait de la table des négociations.

    Pour influencer la Russie, la Prusse, l'Angleterre et l'Autriche, il dispose de nombreux arguments, à commencer par son cuisinier: Marie-Antoine Carême.

    Mais, alors que le congrès débute, un des membres de la brigade Carême est retrouvé sauvagement assassiné devant le palais de Schönbrunn, lieu de résidence de l'impératrice Marie-Louise et de l'Aiglon.

    Est dépêché sur les lieux du crime, l'inspecteur Janez Vladeski.

    Commence alors pour lui une enquête compliquée...où le moindre faux pas pourrait entraver la bonne marche de cette réunion au sommet.

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    Le Congrès de Vienne

    Vous vous souvenez peut-être que l'année dernière, j'avais eu l'occasion de découvrir Jean-Christophe Duchon-Doris avec la Mort s'habille en crinoline. Un premier rendez-vous plutôt réussi, tant par la qualité de l'intrigue que par le sens de la reconstitution et le choix d'une héroïne aussi fascinante que la comtesse de Castiglione.

    Aussi, quand un de mes collègues a commandé Le cuisinier de Talleyrand pour la médiathèque où je travaille, je n'ai pas hésité longtemps avant de me lancer.

    Dès les premières pages, on est plongés dans l'ambiance si particulière qui devait régner à Vienne en cet automne 1814. Imaginez plus de 200 délégations rassemblées pour juger du sort de l'empire Napoléonien.

    L'auteur parvient à merveille à retranscrire cette atmosphère, ces bruits de couloir, ces joutes diplomatiques, ces renversements d'alliances et ces mouvements stratégiques de génie. On a l'impression d'assister à une immense partie d'échecs dont le roi serait finalement Talleyrand.

    J'ai toujours nourri une admiration pour cet homme au destin si incroyable et, même si on ne le voit que dans peu de scènes, Jean-Christophe Duchon-Doris lui confère une grande densité dramatique et rend hommage à sa brillante intelligence.

    On en apprend également un peu plus sur sa vie en 1814 et sur les moyens employés pour permettre à la France de jouer un rôle d'arbitre dans ce Congrès.

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    Marie-Antoine Carême

    Parmi les atouts de ce diplomate, figure en bonne place Marie-Antoine Carême. Je n'avais jamais entendu parler de ce cuisinier de génie avant ce polar historique. Et, au fil des pages, on suit le parcours de ce jeune homme parti de rien et encensé par la noblesse à moins de 30 ans.

    En effet, l'enquête de Janez Vladeski sur le meurtre de Maréchal nous amène à le rencontrer à de multiples reprises. Mais elle nous donne aussi l'occasion de visiter ses cuisines. Et d'assister aux coups de feu. Même si je n'ai pas compris l'intérêt d'entamer chaque chapitre par des intitulés de plat, je me suis passionnée pour tous ces préparatifs culinaires, toute cette organisation quasi militaire, pour ces coulisses gastronomiques du Congrès.

    En revanche, je dois avouer que je suis passée à côté de l'intrigue policière. Je l'ai trouvée quasi inexistante pendant de nombreuses pages. Et sa résolution m'a quelque peu laissée sur ma faim.

    De même, je ne me suis pas attachée au personnage principal qui m'a paru bien terne par rapport à Talleyrand, à sa nièce ou à Carême.

    Bref, vous l'aurez compris: un polar historique qui vaut surtout le détour pour sa description extrêmement fouillée et soignée du Congrès de Vienne et qui m'a donné envie d'entamer prochainement une biographie de Talleyrand.

    Éditions Julliard, 297 pages

    Billet dans le cadre du challenge Au service de...

     

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  • La route de Jérusalem d'Edward Marston

    La Route de Jérusalem

    de

    Edward Marston

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    "Ils étaient environnés d'ennemis. Bien qu'à Londres le théâtre n'eût jamais été aussi florissant, prodiguant de fastueux divertissements à la capitale et recueillant les ovations quotidiennes d'un public nombreux, ceux qui exerçaient ce métier subissaient une menace constante. Jouer était une entreprise périlleuse. Les comédiens marchaient sur la corde raide entre renommée et oubli-sans nul fil pour amortir la chute."

    L'arrivée de la peste noire contraint les Hommes de Westfield à abandonner la Tête de la Reine et la capitale pour prendre la route et jouer dans les villes de province.

    Mais, bien loin du succès escompté, la troupe rencontre très vite de nombreuses difficultés. Rajouts de compagnons de voyage, vols de pièce, enlèvement....Sans oublier la mort d'un des leurs juste avant le départ.

    Qui pourrait tant leur en vouloir et s'acharner sur eux?

    Nicholas Bracewell, leur régisseur, mène l'enquête.

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    L'arrière-cour d'une auberge londonienne où souvent les troupes de théâtre étaient accueillies

    Après quasiment trois semaines de silence (pourtant j'ai beaucoup lu), me voici de retour avec un billet autour de la troisième aventure de ce détective élisabéthain.

    Après avoir affronté les joyeux démons, les Hommes de Westfield se voient attaquer par un ennemi silencieux qui frappe, sans distinction d'âge ou de sexe, les Londoniens. Face à la peste noire, ils décident de partir sur les chemins anglais, à la rencontre du public provincial. L'occasion pour Edward Marston de nous décrire les coulisses d'une tournée, entre choix des acteurs et des "techniciens", haltes plus ou moins réussies, rencontres fortuites plus ou moins heureuses...

    L'occasion aussi pour cet auteur de faire preuve de beaucoup d'humour. Notamment avec l'introduction comme compagne de voyage d'Eleanor Budden, une femme mariée qui a tout quitté pour suivre la voie du Seigneur et rejoindre Jérusalem. Elle s'est rajoutée à la Troupe quand elle a eu une révélation en apercevant Nicholas nu dans une rivière. C'était comme si le Christ l'avait appelé à elle...D'où de nombreuses scènes très drôles où elle tente de se jeter dans les bras du pauvre régisseur.

    A ces réflexions amusantes sur une vocation inattendue se superposent des observations plus graves sur la religion. En effet, un noble soupçonné de complot catholique vient d'être arrêté et emprisonné. Certains espions tentent de démasquer les autres conspirateurs. Et si l'un d'entre eux se cachait parmi la Troupe des Hommes de Westfield?

    De plus, dans cet opus, Edward Marston décrit les rivalités exacerbées entre les compagnies de théâtre. Tous les coups bas sont permis: vols de pièces, de costumes...Chacun veut conquérir le public, seul gage de réussite et de survie.

    J'ai également retrouvé avec beaucoup de plaisir les personnages phares introduits dès la Tête de la Reine. Je m'attache toujours plus à Nicholas Bracewell. Et j'apprécie aussi de suivre l'évolution de certains membres de la troupe: de l'égocentrique et libertin Lawrence Firethorn au rêveur Edmund Hood.

    Quant à l'intrigue policière, elle m'a semblé plus aboutie que la précédente. Autant j'avais deviné certains éléments clefs dans les Joyeux démons, autant je me suis laissée surprendre par un retournement de situation totalement inédit.

    Bref, un tome réussi pour cette série qui nous immerge sous le règne d'Elizabeth I. Vivement le 4!

    Editions 10/18, 279 pages

    Billet dans le cadre d'une lecture commune avec Shelbylee.